Vélo d’entreprise : leasing ou achat ? Quelle formule choisir ?
Dans un contexte de transition écologique, d’urbanisation croissante et de recherche de qualité de vie au travail, le vélo d’entreprise s’impose comme un levier stratégique de plus en plus prisé. Il répond à la fois à des enjeux de mobilité durable, d’image employeur et d’optimisation fiscale.
Mais lorsqu’une entreprise souhaite offrir un vélo à ses collaborateurs, deux formules s’offrent à elle : le leasing ou l’achat direct. Si les deux approches sont fiscalement intéressantes, leurs implications pratiques et budgétaires diffèrent sensiblement.
Ce guide vous aide à faire le bon choix en fonction de la taille de votre structure, de votre stratégie RH et de vos capacités de gestion.
1. Deux options pour équiper vos collaborateurs
Achat direct par l’entreprise
L’employeur acquiert le vélo et en devient propriétaire. Cette acquisition est amortie sur une durée minimale de trois ans et est fiscalement déductible à 100 %. Ce système confère une visibilité à long terme, mais nécessite une gestion interne rigoureuse, notamment en ce qui concerne l’entretien, l’assurance et le suivi d’usage.
Leasing vélo via un prestataire
Dans le cadre du leasing, le vélo est mis à disposition du collaborateur pour une durée déterminée, souvent trois ans, moyennant des mensualités fixes. À l’issue du contrat, le collaborateur peut racheter le vélo pour sa valeur résiduelle (environ 15 % du prix d’achat). Le contrat comprend généralement l’assurance, la maintenance et les accessoires, ce qui simplifie considérablement la gestion administrative.
2. Critères de décision : les points de comparaison essentiels
Gestion et encadrement administratif
- Leasing : délégation complète au prestataire, peu de charge administrative interne.
- Achat : gestion internalisée, sauf recours à un contrat de gestion de flotte.
Flexibilité opérationnelle
- Leasing : solution agile, adaptée aux entreprises multi-sites ou en croissance.
- Achat : plus rigide, mais permet de réaffecter les vélos à d’autres collaborateurs.
Prévisibilité budgétaire
- Leasing : coût lissé et maîtrisé sur 36 mois.
- Achat : investissement immédiat impactant la trésorerie de l’exercice en cours.
Gestion de la fin de mise à disposition
Dans les deux cas, il est possible de prévoir la reprise du vélo par le travailleur. Cette disposition doit cependant être explicitement prévue dans votre politique vélo interne. À défaut, l’entreprise devra gérer les actifs résiduels.
Attention : en cas de reprise par le collaborateur, un avantage de toute nature (ATN) est à calculer, basé sur la valeur résiduelle du vélo.
3. Intégrer le vélo dans le package salarial
Il est possible d’intégrer le leasing vélo dans une approche de rémunération flexible, via une conversion salariale (ex. : prime de fin d’année ou partie du brut mensuel).
Cette solution est :
- fiscalement neutre pour l’employeur ;
- avantageuse pour le travailleur, qui réduit sa base imposable ;
- conditionnée au respect du barème salarial et des règles propres à chaque commission paritaire.
4. Enjeux fiscaux et obligations déclaratives
L’utilisation d’un vélo d’entreprise pour les déplacements domicile-travail ouvre droit à deux avantages cumulables :
- une indemnité vélo exonérée d’impôt, sous conditions ;
- une exonération de l’avantage en nature, également sous conditions.
Depuis 2024, l’ensemble des montants liés à ces avantages (indemnité vélo et ATN) doit obligatoirement être repris sur les fiches fiscales 281.10 et 281.20.
5. Comparaison synthétique des deux options
Voici une vue d’ensemble des principales différences entre l’achat direct et le leasing de vélos d’entreprise :
| Aspect évalué | Achat par l’entreprise | Leasing via un prestataire |
| Gestion quotidienne | Requiert une organisation interne (suivi, entretien) | Externalisée, intégrée dans le contrat |
| Adaptabilité | Faible souplesse en cas de changement de personnel ou d’organisation | Modifications faciles selon les besoins |
| Impact sur la trésorerie | Investissement immédiat à amortir sur plusieurs années | Paiements répartis dans le temps |
| Cas de départ du salarié | Moins encadré, nécessite une reprise ou une revente | Procédure de sortie prédéfinie avec le prestataire |
| Fin de contrat | L’entreprise conserve la propriété du vélo | Possibilité de rachat par le travailleur prévue dès le départ |
Conclusion : une décision stratégique à adapter à votre réalité
Intégrer le vélo dans votre politique de mobilité d’entreprise est une initiative à forte valeur ajoutée. Au-delà de l’aspect fiscalement avantageux, cela reflète un engagement concret envers la durabilité, la santé des collaborateurs et l’attractivité de votre culture d’entreprise.
Le leasing est généralement mieux adapté aux structures à effectifs importants ou aux environnements évolutifs, grâce à sa souplesse et à la simplicité de gestion qu’il procure.
L’achat, de son côté, peut convenir aux organisations qui privilégient la propriété de leurs équipements et disposent des ressources nécessaires pour en assurer le suivi.
Dans tous les cas, la mise en place d’une politique vélo claire et documentée est indispensable pour encadrer les droits, devoirs et modalités pratiques liées à l’octroi de ces avantages.
Avant de trancher entre leasing et achat, prenez le temps d’évaluer vos objectifs RH, vos capacités internes de gestion et votre vision à long terme. Ce choix doit être cohérent avec vos priorités organisationnelles autant qu’avec votre culture d’entreprise.